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FORMATION La COP21 au coeur de l'enseignement

Le parc paysager, partagé par Tecomah avec l'école des Hautes études commerciales de Paris (HEC), est un écrin de verdure privilégié et protégé, considéré par les élèves et l'équipe pédagogique comme un concept, un cadre et une atmosphère de travail concret.PHOTO : TECOMAH

Les professeurs de Tecomah, école de l'environnement et du cadre de vie, à Jouy-en-Josas (78), sensibilisent leurs élèves et les accompagnent autour des grands en jeux environnementaux.

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« Nous pensons surtout aux générations futures, à nos enfants, à ceux auxquels nous allons transmettre ce monde. Il faut d'une manière ou d'une autre, laisser une trace positive de notre passage. Si c'était en prenant soin de notre environnement, ce serait génial ! », affirment Éléonore, Anthony et Alexandre, étudiants en bac pro « aménagements paysagers » à Tecomah. À travers les options qu'il enseigne au sein des divers cursus proposés, cet établissement de formation s'affiche comme « l'école de l'environnement et du cadre de vie ».

En raison des mesures générales de sécurité, les classes n'ont pas pu se rendre au village de la Cop21, à Paris, hormis quelques élèves de BTS « gestion de l'eau » (Gemeau) qui ont pu le découvrir à titre individuel car ils sont membres actifs de l'association RES'eau (www.res-eau.fr). Mais cet événement mondial est resté le prétexte à une mobilisation pour les jeunes volontaires et l'équipe pédagogique. Les solutions qu'ils ont fait naître contribuent aux objectifs de la COP21 « en faisant prendre conscience à tout le monde que chaque action, aussi petite soit-elle, compte », constate Catherine Martinségur, responsable de la licence « gestion et management des chantiers d'aménagement de l'espace ». En effet, les élèves se sont impliqués en travaillant sur de multiples réponses pratiques et améliorations engagées, à la mesure de leur échelle locale et de leur écosystème Tecomah (*).

Par ailleurs, « les formations spécifiques dédiées aux professionnels abordent les nouvelles pratiques en matière de protection de la nature et de l'écogestion », assure Philippe Bidault, directeur adjoint en charge de la pédagogie et responsable de formations « valorisation des espaces naturels, paysagers et urbains ».

Quant aux professeurs en « paysage, gestion de l'eau, management de chantier, conduite d'engins de travaux publics et recherche », ils ont intégré plus spécifiquement les enjeux de la COP21 dans leurs disciplines et leurs projets.

Des informations et des actions

ÉLÈVES ET ENSEIGNANTS S'IMPLIQUENT

Au-delà des bonnes intentions, comment des professeurs ont-ils pu accompagner concrètement des élèves motivés par la Cop21 ? « Nous n'avons pas souhaité imposer nos idées : la démarche est plus intéressante si elle part des jeunes eux-mêmes, sur la base de leurs propositions, dont nous examinons ensuite la faisabilité », explique Claire Le Moël, professeur en « aménagement du paysage » auprès des BTSA. «Tout le monde ne pouvant être toujours présent, les élèves ont relayé l'information entre eux via leur groupe Facebook (réseau fermé). Nous avons quant à nous un rôle de facilitateurs. Mais la création, l'élan, la réflexion doivent rester le fait des jeunes. »

« La question de l'impact des changements climatiques sur le cycle de l'eau fait bien sûr partie du programme du BTSA Gemeau », rappelle Isabelle Janin, enseignante en « gestion et maîtrise de l'eau » auprès des BTSA de cette section. « Nous abordons ce thème spécifique de la Cop21 en cours en invitant les étudiants à lire des articles et à participer à des conférences, en accompagnant, en particulier, les éco-délégués à mettre en place leurs projetsau sein de l'établissement. »

Catherine Martinségur complète : « Des interventions au sujet de la COP21 ont été réalisées par Claire Le Moël, spécialisée dans le développement durable, ceci dans toutes les classes durant les mois de novembre et de décembre. Nous allons également accompagner les apprentis bac +5 sur un projet où le principe sera d'étudier le comportement éco-responsable de leur entreprise. Le résultat de ce travail se traduira par la rédaction de vingt et un constats d'actions mais surtout par la présentation de vingt et une propositions d'améliorations. » En principe, ce type d'études s'étale sur toute l'année scolaire : les résultats détaillés devraient être communiqués d'ici l'été ou l'automne 2016.

Professeur en « conduite d'engins de travaux publics », Erwan Françoise sensibilise quant à lui les jeunes à ce domaine : « [...] Le fait d'apprendre la conduite de ces engins au sein de notre site et de son terrain d'évolution, dans lequel ils peuvent apercevoir une belle diversité en matière de faune et de flore, les amène à prendre toute la mesure de l'écosystème qui nous entoure et d'en prendre soin [...]. » Ils ont surtout plusieurs leviers d'actions concrètes à mettre en oeuvre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, que ce soit lors des travaux pratiques, sur les chantiers, ou dans leurs entreprises : « Les travaux publics utilisent des engins imposants avec un bilan carbone qui pourrait être amélioré », poursuit Erwan Françoise. « Nous dirigeons nos achats de nouveaux matériels vers des constructeurs qui proposent des engins avec le meilleur bilan carbone possible, en plus des améliorations émergentes visant à réduire la consommation des machines (systèmes hybrides). La consommation en ingrédients polluants, tels que les huiles, le liquide de refroidissement, la graisse... est relativement importante. Se diriger vers des huiles à composition végétale est aujourd'hui une évidence. Au-delà des matériaux et matériels, nous devons améliorer notre comportement au niveau de la conduite, pour réduire la consommation de fonctionnement des engins que nous sommes amenés à manoeuvrer. Nous devons également adopter ou conserver notre comportement responsable en triant nos déchets de tous les jours, en différenciant nos détritus courants et ceux qui sont souillés comme les chiffons d'huile, de graisse... »

Recherche fondamentale

ARTICULATION ENTRE LA SURFACE ET LE SOUS-SOL

Étudiants et enseignants de Tecomah participent également à des projets de l'Agence nationale pour la recherche (ANR) tel « Ville 10 D - Ville d'idées ». Il s'agit pour Erwan Breton, professeur chercheur, de suivre un dossier d'élèves managers d'affaires en « agrobusiness et paysage ». Dans ce cadre, il réalise et approfondit une étude et des préconisations pour la valorisation du sous-sol urbain, pour un développement durable de la ville du futur : « Pilier d'une approche de la ville durable, l'environnement est une dimension essentielle pour la réussite d'un projet, qu'il soit souterrain ou aérien. L'objectif du thème 'l'environnement dans les espaces souterrains' est d'apporter des éléments de compréhension, d'évaluation et de proposition sur les impacts et les apports environnementaux du souterrain et sur l'intérêt d'une meilleure articulation entre la surface et le sous-sol. Il s'agit de passer progressivement de l'évaluation et de la conception de projet isolé à une recherche appliquée menée sur un ensemble de projets et des stratégies d'aménagement durable de sites incluant une dimension souterraine. »

O. M.

(*) « Tecomah s'engage pour l'environnement », le Lien horticole n° 953-954 du 16 décembre 2015. Plus d'infos sur www.tecomah.fr

« Au-delà de la gestion des matériels, nous devons améliorer notre comportement au niveau de la conduite, pour réduire la consommation des engins que nous sommes amenés à manoeuvrer », souligne Erwan Françoise, professeur à Tecomah.

PHOTO : CHARLOTTE GONZALEZ

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